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Des épaves dans les Calanques

Archéologie sous-marine dans le Parc national

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Wreck of Harry Greenup's P-38 plane © F. Launette
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Liban shipwreck © F. Launette
La proximité directe de Marseille, plus ancienne ville de France et premier port du pays, explique la profusion d’épaves à ses alentours. Autour de cette place stratégique, outre des bateaux, on trouve des avions militaires datant de la Seconde Guerre mondiale…

 

Des trésors sous les eaux

Les eaux du Parc national des Calanques recèlent de nombreux trésors qui gisent dans les fonds et deviennent ainsi de précieux témoignages des activités de l’homme depuis des millénaires.

Les épaves de l’Antiquité à la période contemporaine permettent de retracer la nature des échanges entre Marseille et le reste du monde. Outre ces épaves, de nombreux objets soulignent la présence de l’homme en mer : des amphores transportant du vin ou de l'huile, des pots à fraises que rejetaient les marins en quarantaine au Frioul, des pipes parfois ouvragées de pêcheurs...

Aussi bien antiques que modernes ou contemporaines, les épaves font du Parc national des Calanques un des lieux les plus importants du littoral français méditerranéen en ce qui concerne la conservation sous-marine.

 

Les épaves de bateaux

L’Antiquité

La Marseille grecque puis romaine fut dès ses débuts un important port de commerce : ses eaux voyaient donc se croiser une multitude de vaisseaux venus des quatre coins de la Méditerranée.

Le plus célèbre est Tiboulen de Maïre qui, avec ses 30 mètres de long et son volumineux chargement d’amphores, représente un site majeur d’archéologie sous-marine.

On peut également citer l'Écueil de Miet 3 (VIe siècle avant notre ère) qui transportait des amphores étrusques, probablement une centaine, ainsi que des canthares (coupes semi-profondes à deux anses généralement très décorées, servant à boire le vin et liées au culte dionysiaque).

Plane 2 (Ve ou début du IVe siècle avant notre ère) témoigne quant à lui des échanges avec les mondes grecs et puniques. Sa cargaison est des plus diverses : lingots de cuivre en forme de galette, amphores grecques, massaliotes et puniques, céramique attique non décorée. Il s'agit sans doute de l'un des plus grands importants gisements du littoral français méditerranéen.

 

Le Moyen-Âge

Le Grand-Saint-Antoine

C’est sans doute l’épave de bateau la plus emblématique des Calanques, liée à la terrible épidémie de peste de 1720. Un morceau d’histoire à elle tout seule… Cliquez ici pour lire la fiche dédiée à l’épave du Grand-Saint-Antoine.

Le Plateau des chèvres 1

Cette épave du XVIe siècle repose sur le vaste plateau entre les monts de Marseilleveyre et les îles Jarre et Plane. Il existe peu d’épaves connues datant de cette période. Le navire transportait de la céramique de Fréjus : petits pégaus (vases du Moyen Âge), cruches, cruchons, soucoupes, écuelles, bols, pots de chambre, dourques (récipients utilisés pour la cuisine)... Le gisement a souffert du chalutage.

 

L’époque moderne

Parmi les naufrages au XXe siècle, deux sont restés fameux.

En 1903, le Liban qui, suite à une collision, coule tragiquement en quelques minutes près de l’île Maïre. Ce fait divers marqua longtemps les esprits.

En 1970, le Chaouen, transportant des oranges, échoué à Planier et ayant sombré peu à peu sous la surface de l’eau.

 

Les épaves d’avions

L’avion de Saint-Exupéry

L’auteur du Petit Prince est mort à Marseille, au fond des eaux calanquaises. Les circonstances de sa mort et de la découverte de son avion sont dignes d’un roman… Cliquez ici pour lire la fiche dédiée à l’épave de l’avion de Saint-Exupéry.

 

Le P-38 d’Harry Greenup

Dans la baie de La Ciotat gisent encore des épaves d'avions militaires. On trouve notamment celui d'Harry Greenup (position : 43.172710, 5.623847). Il fut abattu par les forces allemandes alors qu'il survolait la baie en janvier 1944. Son avion s'écrasa en mer, mais le jeune pilote américain parvint à s'en extraire à temps. Les Allemands le firent prisonnier pendant plus d'un an. Son avion, un P-38, repose aujourd'hui sur le dos, à 40 mètres de profondeur.

 

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