Partager

Suivi scientifique des mérous et corbs : les plongeurs du Parc national en action

diapo_plongeurs_faisant_les_comptages_750x500.jpg
En cette première quinzaine d’octobre, neuf agents du Parc national des Calanques ont participé aux comptages scientifiques organisés tous les 3 ans par le Groupe d’Etude du Mérou (G.E.M.). Cette opération s’inscrit dans les nombreuses missions de terrain des plongeurs du Parc national, dont les rangs se sont récemment étoffés avec l’intégration de cinq nouveaux titulaires d’un certificat de plongée professionnelle.

 

Mission du jour : estimer l’abondance de poissons emblématiques

Ce samedi 13 octobre, la mer est agitée au large du cap Devenson et les creux sont au rendez-vous. Pas de quoi démonter les deux palanquées de plongeurs, venues estimer l’état des populations de mérous bruns et de corbs. L’opération est pilotée par le Groupe d’Etude du Mérou, une association de passionnés de la mer créée en 1986, qui étudie ces deux espèces grâce à un protocole scientifique éprouvé. La quinzaine de sites de suivi est répartie sur l'ensemble du territoire du Parc national des Calanques.

Les dix équipiers basculent à l’eau, descendent jusqu’à trente mètres de profondeur et parcourent un itinéraire prédéfini en dénombrant les poissons rencontrés en chemin. La comparaison des individus observés, des profondeurs et des heures d’observation permet a posteriori d’écarter les poissons comptés deux fois.

Un bilan encourageant, des efforts à poursuivre

Même si les chiffres définitifs doivent encore être précisés, le bilan à chaud montre qu’il y a nettement plus de mérous et de corbs dans les Zones de Non Prélèvement (Z.N.P.) établies par le Parc national des Calanques pour y préserver les ressources naturelles. Cette mesure semble donc porter ses fruits, de même que les moratoires sur la pêche des deux espèces. Un argument de poids en faveur du renouvellement du moratoire sur la pêche au corb qui doit être discuté dans quelques mois…

Alors que dans les années 1980, les mérous avaient déserté nos côtes, l’espèce regagne progressivement du terrain. Depuis la création du Parc national en 2012, la population a quintuplé dans les Calanques et dépassait les 300 individus en 2016. Le site de l’Île Verte mérite néanmoins une attention particulière : les mérous semblent y avoir diminué de moitié par rapport au recensement précédent.

Le Parc national des Calanques a toujours soutenu le G.E.M. dans ses opérations scientifiques. Ce soutien s’est récemment accru car l’effectif de plongeurs professionnels du Parc national a doublé depuis septembre ! Sur les 17 plongées de recensement organisées cette année, des membres de l’équipe de 9 plongeurs du Parc national étaient présents à chaque immersion.

Rencontre avec Fabien, plongeur professionnel du Parc national

Fabien a rejoint l’équipe de gardes-moniteurs du Parc national en mars 2016. Originaire de Toulon, il a grandi au contact de l’eau à travers la pratique de l’apnée, puis de la plongée. Il fait partie des cinq gardes du Parc national nouvellement formés à la plongée professionnelle.

 

Qu’est-ce qui motive la présence d’une équipe de plongeurs professionnels au sein du Parc national des Calanques ?

Le cœur du Parc national des Calanques est situé à 83.5% en milieu marin. Cette prédominance se traduit dans la grande variété des missions « aquatiques » que les gardes-moniteurs doivent relever. Par exemple, on peut être amenés à récupérer des filets abandonnés qui menacent la faune marine. On met aussi en oeuvre des protocoles scientifiques et une veille écologique régulière pour s’imprégner de l’évolution des milieux marins. Ce dernier point est très important car il nous permet ensuite d’être pertinents dans les discussions avec les acteurs du territoire. L'équipe de plongeurs du Parc national monte progressivement en puissance dans ces différentes missions.

Comment s’est déroulée cette formation ?

La formation était organisée en septembre par l’Institut National de Plongée Professionnelle. Nous y avons acquis l’état d’esprit de la plongée dans un cadre professionnel : tout anticiper et réduire au maximum la part laissée au risque. Nous avons également passé des épreuves techniques sous l’eau, dont un parcours en aveugle à travers des vannes et des enchevêtrements de fers à béton.