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S’adapter pour survivre : corail rouge et gorgones à la loupe

Faune
Les changements environnementaux menacent la survie de nombreuses espèces vivantes, mais la recherche scientifique explore de nouvelles solutions pour préserver la biodiversité.

Le corail rouge (Corallium rubrum) et la gorgone rouge (Paramuricea clavata) appartiennent au règne animal. Ils sont constitués de minuscules polypes qui se fixent sur les roches et construisent des colonies à une vitesse très lente. Ces deux organismes sont particulièrement sensibles à la qualité du milieu marin car leur développement dépend des conditions de température et de lumière.

Or, comment s’adaptent-ils au réchauffement des eaux et, de manière générale, à toute évolution des conditions environnementales ?

Les biologistes de l’Institut Méditerranéen d’Océanologie et de l’association Septentrion environnement tentent d’apporter un début de réponse en expérimentant la transplantation du corail et de la gorgone rouges. Cette étude scientifique de long terme se déroule dans les eaux du Parc national des Calanques, en dehors des zones de non prélèvement, et vise à mieux comprendre l’adaptation de ces deux espèces aux changements du milieu marin.

Le principe est simple : il s’agit de prélever des fragments de corail ou de gorgone auprès de colonies donneuses et de les transplanter ailleurs pour créer de nouvelles colonies. C’est un moyen simple de simuler le changement des conditions environnementales d’une colonie naturelle et d’étudier son adaptation dans trois situations :

  • Changement de température (qui est liée à la profondeur) : les fragments sont transplantés à des profondeurs différentes de la colonie donneuse ;
  • Changement de température et de support : les fragments sont transplantés à des profondeurs et sur des supports différents de la colonie donneuse ;
  • Température constante : les fragments sont transplantés à la même profondeur que la colonie donneuse.

Deux mois après le début des opérations, les observations sont encourageantes : les transplants sont en très bon état. Si ces espèces s’adaptent à la transplantation et sont ensuite capables de se reproduire, ce type de manipulation pourrait être éventuellement utilisé lors de futures opérations de restauration écologique.

Le corail rouge participe à structurer l’habitat sous-marin : si vous avez la chance d’en observer, soyez attentif à ne pas le détériorer. On « touche avec les yeux » !