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L'Expédition Gombessa 5 a débuté dans le cœur marin du Parc national

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Limace de mer © Laurent Ballesta, Andromède Océanologie, GOMBESSA 5
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Station bathyale © Laurent Ballesta, Andromède Océanologie, GOMBESSA 5
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Station bathyale © Laurent Ballesta, Andromède Océanologie, GOMBESSA 5
Cet été, le Parc national accueille l’expédition Gombessa 5, une aventure scientifique et humaine qui repousse les limites de la plongée sous-marine pour mieux connaître les grands fonds de la Méditerranée. C’est dans les Calanques, haut lieu de l’histoire subaquatique mondiale, où est née et s’est développée la plongée moderne, que l’expédition a débuté le 1er juillet. Les premières explorations profondes ont commencé sur les flancs rocheux de l’île de Riou.

Aux origines de Gombessa 5

Originaire de Montpellier, le photographe Laurent Ballesta parcourt le monde depuis 20 ans pour percer les mystères des fonds marins. En 2013, une première expédition l’a mené sur les traces du coelacanthe, poisson rarissime que l’on croyait disparu depuis la préhistoire. Après avoir exploré les profondeurs de l’Antarctique et de la Polynésie française, son équipe de plongeurs et de biologistes reviennent aux sources, en Méditerranée.

 

Un défi humain et technique

28 jours à 120 mètres pour explorer les « zones crépusculaires » ! Voici le défi de l’expédition Gombessa 5. Pour y parvenir, les contraintes techniques sont nombreuses. La pression à ces profondeurs est 13 fois supérieure à celle que subit l’homme en surface. A ce jour, Laurent Ballesta et son équipe n’avaient pu y faire que de courtes incursions, nécessitant jusqu’à cinq heures de remontée lente afin de décompresser sans danger ! En associant pour la première fois la plongée sportive aux techniques de plongée industrielle à saturation, les plongeurs ont la possibilité d’explorer sans limites des espaces encore vierges d’observations. En contrepartie de cette liberté d’action, ils doivent séjourner confinés dans un module de 10 m2 en dehors des temps de plongée. La décompression n’aura lieu qu’à la fin de la mission, et durera trois jours.

 

Des connaissances scientifiques à la clef

Difficiles d’accès et compliqués à étudier, les fonds marins et les récifs coralligènes profonds sont mal connus des biologistes. Pourtant, sous l’impact des hommes, ils sont devenus des refuges pour la biodiversité. Afin de mieux connaître ces écosystèmes, une dizaine de laboratoires français et étrangers ont commandité plusieurs protocoles scientifiques aux plongeurs : cartographies, recherches d’espèces rares, études des niveaux de pollution... et aussi exploration d’épaves, dans lesquelles les plongeurs vont exécuter des travaux simples que ni hommes ni robots n’ont pu réaliser jusqu’à présent.

Photographe, biologiste et chef des expéditions sous-marines Gombessa, Laurent Ballesta nous explique son programme de plongée dans les eaux du Parc national des Calanques.

Laurent Ballesta : « Nous allons tout d’abord nous rendre aux Impériaux de Riou pour explorer des remontées rocheuses très riches en poissons ainsi que des forêts de gorgones rouges. Une deuxième station aura lieu aux bancs de Blauquière et de l’Esquine, plus au large. Là, nous descendrons jusqu’à 200 m pour photographier la plus belle forêt de corail noir et la plus grande concentration d’oursins crayons jamais observées lors des prospections. La troisième et dernière station dans le Parc national des Calanques sera différente des autres puisqu’il s’agira d’explorer un paquebot de 130 m de long qui a fait naufrage en 1917. L’épave s’est transformée en un récif riche en poissons et abrite d’importantes colonies d’huîtres creuses. »