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Expérimentation REXCOR : l'immersion des récifs artificiels

Débutés en décembre 2017, les travaux d’immersion du projet expérimental de restauration écologique REXCOR se sont conclus avec succès à la fin du mois de février 2018. Dans les petits fonds dégradés de la calanque de Cortiou, 36 récifs artificiels attendent désormais leurs nouveaux locataires : algues, crustacés et autres poissons…  

Une opération délicate

Les 36 récifs artificiels du projet REXCOR ont été immergés au terme de quatre journées de travail, répondant à des conditions météorologiques strictes permettant la tenue des opérations dans des conditions de sécurité optimales. Assemblés à la fin de l’automne 2017 à la Seyne-sur-Mer, les récifs artificiels ont été acheminés jusqu’à Cortiou à bord de la barge Castor2 de l’entreprise Foselev Marine. L’immersion des récifs, s’est ensuite effectuée au moyen d’un bras mécanique capable de supporter le poids des récifs. Des plongeurs en scaphandre ont assisté le pilote du bras mécanique afin d’assurer une pose la plus précise possible.

 

Les différents types de récifs

Trois types de récifs ont été immergés. Chacun a été conçu pour faciliter la restauration des principales fonctionnalités écologiques dégradées de la calanque de Cortiou : habitat, alimentation, reproduction, nurserie, etc.

Le récif Fractal

  • Hauteur totale : 2,5 mètres
  • Diamètre : 4 mètres
  • Poids unitaire : 13 tonnes

Résultant de l’assemblage de plaques unitaires hexagonales en béton, ce récif propose de larges surfaces colonisables d’orientation et d’exposition différentes. Ce design permet ainsi la recréation de conditions environnementales variables propices à la recolonisation d’une variété de peuplements d’espèces fixées associés aux algues, anémones, éponges ou encore aux coraux. Outre l’étude des processus de recolonisation d’un nouveau substrat, le récif Fractal permettra de tester l’efficacité écologique de bétons marins innovants plus respectueux de l’environnement, développés spécifiquement pour les projets d’ingénierie écologique.

Le récif Rague

  • Hauteur totale : 2 mètres
  • Diamètre : 3 mètres
  • Poids : 10 tonnes

Développé au travers d’une approche biomimétique, le récif Rague s’inspire des écosystèmes rocheux naturels de Méditerranée et se présente sous la forme de multiples anfractuosités de tailles et de volumes différents, complétées d’une micro-complexité interne. Ce module cible les espèces qui apprécient les abris rocheux comme le sar, le corb, le mérou ou encore la langouste. Un béton innovant poreux et au pH réduit a spécifiquement été développé pour réaliser le récif Rague de façon à favoriser le retour d’un écosystème équilibré.

Le récif connectivité

  • Hauteur totale : 1,5 mètre
  • Diamètre : 1,5 mètre
  • Poids : 2 tonnes

Également bio-inspiré, le récif Connectivité vise plus spécifiquement à recréer une zone d’abris et de protection pour les juvéniles de poissons dans les petits fonds côtiers de la calanque. Pour se faire, ce module maximise le nombre de micro-habitats recréés grâce à l’association de différents matériaux d’origine biogénique comme les coquilles d’huîtres et les fibres végétales propices à la protection d’un panel d’espèces de poissons varié (mérous, sars, labres, serrans, rascasses…).

Quatre sites d'expérimentation 

Conformément à la dimension expérimentale du projet REXCOR, les récifs artificiels ont été disposés sur quatre sites distincts de la calanque de Cortiou, choisis en fonction de leur orientation et de leur distance par rapport au rejet des eaux usées ; le plus proche se trouvant à 200 mètres du rejet et le plus éloigné à 1500 mètres.

Les résultats qui seront observés dans les prochains mois en termes de colonisation et de fonctionnalités écologiques restaurées entre les différents sites permettront des comparaisons entre les sites et ainsi de mieux comprendre l’influence du rejet actuel sur la biodiversité.