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Démontage d'un cairn géant sur le sentier bleu

En juin dernier, nous publiions un article très partagé et commenté sur le méfait des cairns géants dans le Parc national. Après la sensibilisation est venu le temps du démontage de ces cairns, comme ici sur le sentier bleu à Marseille. Démonstration en time-lapse !

Grâce à ce time-lapse, on découvre le temps et l'énergie considérables qu'il faut pour "démonter" un cairn géant. L'implication des lycéens en section "Gestion des milieux naturels et de la faune" du Lycée des Calanques a permis, le 1er février dernier, de supprimer ce cairn sur le sentier bleu à Marseille. Les pierres ont été utilisées pour restaurer le sentier et guider le public, évitant ainsi le piétinement de la flore environnante. Il aura fallu l'énergie de 20 lycéens pendant près de 4h pour venir à bout de ce cairn et utiliser les pierres à bon escient, avec le regard et l'accompagnement d'un garde-moniteur du Parc national. Bravo à eux !

Les cairns, ça craint. On vous explique pourquoi.

Cette pratique est loin d’être anodine pour le milieu naturel. Dans le Parc national des Calanques, les cairns illustrent parfaitement l’impact d’un geste, qui semble inoffensif, répété par des milliers de personnes. Il aboutit à la création d’amas de pierres géants et informes, qui n’ont d’ailleurs plus rien de photogénique. Pire, la formation de ces cairns engendre plusieurs impacts néfastes sur le milieu naturel :

  • En prélevant des pierres le long d’un sentier, le sol se retrouve à nu et cela entraine une forte érosion, jusqu’à atteindre la roche mère.
  • En prélevant des pierres dans un éboulis, on impacte une végétation spécialisée comme la très rare Sabline de Provence, espèce protégée et endémique de la Provence calcaire.
  • Le prélèvement de pierres porte atteinte à tout un cortège d’espèces comme le scorpion à pattes jaunes, le cloporte, la tarente de Maurétanie ou l’hémidactyle verruqueux.
  • Une fois que le cairn atteint une taille importante, les usagers doivent le contourner, ce qui provoque un élargissement du sentier par le piétinement de la végétation arbustive.

Bref, vous l'aurez compris, nous comptons sur les amoureux et usagers du Parc national pour ne plus démarrer ou alimenter de cairn*. Merci à tous pour cet engagement simple et efficace !

* A l'exception des cairns de très faible hauteur (30-40 cm) qui sont mis en œuvre exclusivement la FFME et le CAF, pour signaler les accès aux voies d'escalade.